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mutisme sélectif

Le mutisme sélectif est un trouble de la communication qui se manifeste le plus souvent dans l’enfance. Pourtant, il peut persister à l’adolescence, sous des formes parfois plus discrètes mais tout aussi invalidantes.
Cette incapacité à parler dans certains contextes – école, interactions sociales – n’est pas une simple timidité. Elle résulte d’une forte anxiété qui empêche la parole, alors même que l’adolescent voudrait s’exprimer.

À cet âge, où l’affirmation de soi et l’intégration sociale occupent une place centrale, le mutisme sélectif peut devenir un frein. Il impacte la scolarité, l’estime de soi et la vie relationnelle. Pourtant, ce trouble reste peu étudié chez les adolescents, souvent confondu avec une phobie sociale ou une timidité excessive.

Vous êtes parent d’un adolescent concerné ? Enseignant ou professionnel souhaitant mieux comprendre ce trouble pour accompagner ces jeunes ? Voici un éclairage sur le mutisme sélectif à l’adolescence et des pistes pour favoriser une meilleure communication.

mutisme selectif

Le mutisme sélectif : c’est quoi ?

Le mutisme sélectif est un trouble anxieux caractérisé par une incapacité persistante à parler dans certaines situations sociales, malgré une maîtrise normale du langage dans d’autres contextes. Il apparaît généralement dans l’enfance et se manifeste le plus souvent à l’école, où l’enfant reste silencieux alors qu’il communique sans problème à la maison.

Ce trouble est reconnu dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM). Initialement nommé « mutisme électif » dans le DSM-III (1980), il a été rebaptisé « mutisme sélectif » dans le DSM-IV (1994) pour souligner son caractère involontaire et lié à l’anxiété. Depuis le DSM-V (2013), il est classé parmi les troubles anxieux, renforçant l’idée qu’il est lié à une incapacité à surmonter une anxiété paralysante.

Les approches psychanalytiques du XXe siècle y voient une réaction à des conflits intrapsychiques. Les psychologues et les recherches plus récentes privilégient une approche neurodéveloppementale, et associent ce trouble à une forme précoce de phobie sociale.

Le mutisme sélectif est souvent sous-diagnostiqué, car il peut être confondu avec une timidité excessive ou un refus intentionnel de parler. Pourtant, il a des conséquences importantes sur la scolarité, l’intégration sociale et l’estime de soi.

Le trouble apparaît généralement entre 3 et 5 ans, au moment de l’entrée en maternelle. S’il tend à disparaître spontanément chez certains enfants, d’autres le voient persister à l’adolescence, voire à l’âge adulte, en l’absence de prise en charge adaptée. Une intervention précoce est donc nécessaire pour limiter les effets à long terme.

 

Les manifestations du mutisme sélectif chez l’adolescent

Des symptômes moins marqués que dans l’enfance

Chez un jeune enfant, le mutisme sélectif se remarque de manière plus flagrante que chez l’adolescent. Souvent, l’enfant est dans l’incapacité totale de prononcer le moindre mot. À l’adolescence, le mutisme sélectif ne se traduit pas toujours par un silence total dans certaines situations. Il peut s’exprimer par :

  • Un langage extrêmement limité à l’école ou dans des groupes sociaux, alors que le jeune est très à l’aise avec sa famille ou ses amis proches.
  • Un recours massif à l’écrit ou aux messages numériques pour éviter la communication orale.
  • Une rigidité dans la communication (réponses par oui/non, absence d’initiatives verbales, évitement du regard).
  • Une souffrance masquée par une réponse ou des stratégies d’évitement (absence aux exposés, retraits des groupes sociaux).

Le mutisme sélectif chez l’adolescent est parfois confondu avec de l’anxiété sociale, voire un trouble du spectre de l’autisme. Or, bien que l’anxiété sociale puisse être présente, le mutisme sélectif se caractérise par une incapacité persistante à parler dans certains contextes, et non par une peur généralisée du contact social.

Un trouble du mutisme sélectif sous-diagnostiqué

Peu d’études portent spécifiquement sur la prévalence du mutisme sélectif chez les adolescents. Une étude de Viana et al. (2009) estime que ce trouble touche environ 0,03 à 1% des enfants, mais les chiffres sur la persistance à l’adolescence sont rares.

Les raisons de ce sous-diagnostic sont multiples :

  • Certains adolescents développent des stratégies de compensation, comme l’évitement ou le recours aux technologies pour communiquer.
  • Les adultes (parents, enseignants) peuvent interpréter leur silence comme une timidité excessive plutôt que comme un trouble anxieux.
  • L’adolescence est une période où l’anxiété sociale est courante, ce qui complique le repérage du mutisme sélectif.

 

Les causes et les mécanismes sous-jacents

Le mutisme sélectif est un trouble anxieux rare et complexe, dont les causes exactes ne sont pas entièrement élucidées. Les chercheurs en psychologie ont toutefois identifié plusieurs facteurs qui semblent contribuer à son développement.

Facteurs génétiques et familiaux

Le mutisme sélectif semble avoir une composante héréditaire. Des études montrent que les enfants qui en souffrent ont souvent des proches atteints de troubles anxieux, notamment d’anxiété sociale. Cela suggère qu’il existe une prédisposition familiale à l’anxiété.

Mais l’environnement familial joue aussi un rôle important. Un enfant dont les parents sont très réservés ou anxieux peut, par imitation, adopter des comportements d’évitement face aux interactions sociales.

L’éducation influence également ce problème. Des parents très protecteurs, voulant éviter à leur enfant des situations inconfortables, peuvent sans le vouloir renforcer son mutisme. À l’inverse, une éducation stricte où l’enfant a peur de mal faire ou d’être puni peut accentuer son inhibition.

Le mutisme sélectif n’est pas uniquement dû à la génétique ou à l’éducation, mais souvent à une combinaison des deux. C’est pourquoi il est important d’accompagner non seulement l’adolescent, mais aussi ses proches, pour l’aider à prendre confiance et à s’exprimer plus librement.

Tempérament et traits de personnalité

Le tempérament de l’enfant joue un rôle dans le développement du mutisme sélectif. Certains enfants, par nature, sont plus réservés, timides ou sensibles. Ces traits de personnalité ont tendance à rendre certaines situations sociales plus difficiles à gérer.

Les enfants qui ont une forte réactivité émotionnelle peuvent également avoir plus de mal à gérer des situations stressantes. Un enfant très sensible pourrait, par exemple, être envahi par une anxiété intense à l’idée de devoir parler devant une classe ou d’interagir avec un groupe de pairs. Cela peut entraîner une incapacité à s’exprimer, même s’il sait parfaitement le faire dans un cadre plus familier, comme à la maison.

Les enfants qui présentent un comportement inhibé (évitement des nouvelles situations, mise en retrait face à des inconnus, etc.) sont aussi plus susceptibles de développer un mutisme sélectif. Cette forme de réactivité est en fait une réponse à l’anxiété : au lieu de s’exprimer ou d’agir, l’enfant se tait et se met en retrait, ce qui peut lui donner un sentiment de sécurité, même si cela limite ses interactions sociales.

Des traits de personnalité comme l’introversion ou l’hypersensibilité pourraient donc être des facteurs favorisant l’apparition du mutisme sélectif, même s’il n’y a pas de lien de cause à effet direct.

Des événements traumatiques ou stressants

Les événements traumatiques ou particulièrement stressants peuvent contribuer à l’apparition du mutisme sélectif. Des situations telles qu’un déménagement, un divorce, un conflit entre les parents, ou encore des difficultés d’adaptation à l’école (comme le harcèlement) peuvent provoquer une forme d’anxiété intense chez l’enfant ou l’adolescent.

Cette anxiété, face à des changements importants ou des situations difficiles à gérer, risque de se manifester par un blocage émotionnel. Le silence peut alors devenir un mécanisme de défense. En se repliant dans le mutisme, l’enfant cherche à éviter les interactions qui lui causent de la peur ou de l’inconfort. Dans ces contextes, le mutisme sélectif est une façon pour l’enfant de se protéger et de gérer l’anxiété liée aux événements perturbants qu’il traverse.

 

Mutisme sélectif chez l’adolescent : pistes de remédiation

1. L’exposition graduée

L’exposition graduée est une méthode thérapeutique fondée sur le principe de la désensibilisation progressive. Cette pratique consiste à exposer lentement et de manière contrôlée l’adolescent à des situations sociales anxiogènes, en commençant par les moins stressantes et en augmentant progressivement le niveau de difficulté. L’objectif est de réduire l’anxiété au fur et à mesure que l’adolescent prend confiance en ses capacités à interagir avec les autres.

Par exemple, on peut commencer à élargir le cercle social et à introduire de nouvelles situations. L’adolescent peut être encouragé à participer à des activités avec d’autres jeunes, comme des sports collectifs, des clubs ou des événements organisés, où les interactions sont plus naturelles et moins forcées.

On peut également inciter le jeune à inviter un ami à la maison ou à discuter avec des camarades de classe après l’école, dans un cadre plus détendu. Les situations de la vie quotidienne, comme aller dans un magasin, commander un repas au restaurant ou interagir avec un chauffeur de bus, sont aussi des occasions pour encourager l’adolescent à utiliser la parole dans des contextes publics.

2. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

Si votre adolescent souffre de son trouble et que cela l’handicape dans sa vie quotidienne, un suivi psychologique est préconisé. La TCC est une approche qui a fait ses preuves pour aider les adolescents atteints de mutisme sélectif (Zebdi, 2021). Cette thérapie permet de traiter la source de l’anxiété en identifiant les pensées et croyances irrationnelles liées à la peur de parler. En modifiant ces schémas de pensée, l’adolescent apprend à surmonter progressivement ses peurs.

La restructuration cognitive est une technique utilisée en thérapie TCC. Elle consiste à remettre en question les pensées négatives liées à l’anxiété sociale (par exemple, « Les autres vont me juger si je parle »). Le thérapeute aide l’adolescent à comprendre la nature de ses peurs et à les remplacer par des pensées plus réalistes. Des exercices complémentaires de relaxation, ou de respiration profonde, sont souvent utilisés pour aider le jeune à gérer l’anxiété sur le plan physique et émotionnel.

3. Le rôle de l’école et des enseignants

Une partie du traitement du mutisme sélectif passe par l’environnement scolaire. Il est indispensable que les enseignants soient informés sur le trouble de l’adolescent. Vous pouvez en faire part au professeur principal en premier lieu, voire à l’équipe de direction de l’établissement.

Les stratégies recommandées incluent des adaptations dans la classe, comme permettre à l’élève de s’exprimer par écrit ou en utilisant des supports visuels, tout en l’encourageant progressivement à participer oralement (mais sans le forcer). Le travail en petits groupes ou en îlots peut aussi faciliter la prise de parole.

Une étude de Reddy et al. (2009) souligne que l’implication des enseignants dans le traitement du mutisme sélectif, en collaborant avec des thérapeutes et les parents, est nécessaire pour une évolution positive. Des rencontres régulières entre les enseignants, les parents et le thérapeute aident à coordonner les efforts et à suivre les progrès.

4. L’importance du soutien familial

Le soutien familial est important dans le traitement du mutisme sélectif. Les parents jouent un rôle clé en offrant un environnement sécurisant et en renforçant les progrès de l’adolescent à la maison.

En tant que parent, vous pouvez adopter des stratégies simples comme donner des encouragements verbaux, éviter de forcer votre adolescent à parler dans des situations stressantes, et maintenir une cohérence avec les pratiques thérapeutiques. Des exercices de jeu de rôle à la maison ou des « rendez-vous » réguliers avec le psychologue pour discuter des progrès s’avèrent souvent bénéfiques.

Une étude de Kristensen et al. (2002) indique que les parents qui sont impliqués activement dans le traitement et qui pratiquent des stratégies de soutien positif contribuent largement à l’amélioration du trouble.

5. Traitements médicamenteux (en cas de besoin)

Les approches comportementales et psychothérapeutiques sont privilégiées en première intention. Dans certains cas, des traitements médicamenteux peuvent être envisagés, par exemple lorsque l’anxiété associée au mutisme sélectif est particulièrement invalidante. Les médicaments peuvent être utilisés pour réduire les symptômes d’anxiété sévère, en particulier les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), qui sont souvent prescrits dans les troubles anxieux.

Attention : les médicaments ne sont pas une solution à long terme et doivent être utilisés avec prudence, toujours en complément d’un suivi thérapeutique. Une étude sur le traitement du mutisme sélectif chez les enfants a montré que les ISRS peuvent être efficaces dans la réduction des symptômes, mais qu’ils ne doivent être envisagés qu’après un échec des interventions comportementales (Beidel et al., 2010).

 

Mutisme sélectif chez l’adolescent : ce qu’il faut retenir

Le mutisme sélectif est un trouble anxieux qui peut fortement impacter la vie sociale et scolaire de l’adolescent. Souvent sous-diagnostiqué, il ne relève ni d’un simple refus de parler ni d’une timidité extrême, mais d’une véritable difficulté à surmonter une anxiété paralysante. Ses origines sont multiples, mêlant des facteurs génétiques, familiaux, des traits de personnalité anxieux et parfois des événements stressants ou traumatiques.

Heureusement, des approches efficaces existent pour accompagner les adolescents concernés. L’exposition graduée, les thérapies cognitivo-comportementales et le soutien de l’entourage peuvent contribuer à l’évolution positive du trouble. Avec une prise en charge adaptée et progressive, la plupart des adolescents peuvent gagner en confiance et retrouver une communication plus fluide dans tous les contextes de leur vie. C’est important de prendre ce trouble au sérieux pour éviter qu’il ne se transforme en phobie sociale à l’âge adulte.

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