Dans cet article, il ne s’agira pas d’expliquer quelle est la particularité de chaque thérapie, car ce sont des informations que l’on peut trouver déjà sur le Web et cela n’aura aucun intérêt réel !
En revanche, on peut s’interroger sur le dénominateur commun de toutes ces thérapies : Quels sont leurs points communs ? Qu’est-ce qui les relie ? Quels sont les mécanismes rationnels qui sont propres à chacune au-delà du caractère spirituel de certaines thérapies ? L’idée, c’est de les démystifier et de comprendre vraiment ce qui se cache derrière tous ces noms de thérapies…
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CES PENSÉES PARASITES QUI NOUS EMPÊCHENT D’ÊTRE LIBRES
Chaque jour, une personne passe une majeure partie de son temps et de son énergie à penser.
On pense à son boulot et aux tâches qu’il nous reste à terminer, on rumine sur une dispute qu’on a eu récemment avec un ami, on fantasme sur son avenir et on imagine des scènes qu’on voudrait vivre…
Rien de plus naturel : notre activité cérébrale est en marche constante et comme disait Pascal, l’homme est un roseau pensant.
En revanche, le problème peut se poser lorsqu’on a des choses importantes à accomplir (exemple : rendre un rapport, apprendre une leçon) et au lieu de cela, on passe son temps à ruminer, à trop penser. Au final, on n’a rien fait de la journée et on le regrette amèrement.
Ou bien la situation d’une personne qui manque de confiance en elle et face à une épreuve difficile (exemple : parler en public), ses pensées intempestives l’empêchent de passer à l’action et même une fois l’épreuve passée, elle continue malgré elle à ressasser indéfiniment.
Bref, vous l’aurez compris : notre « voix intérieure » peut parfois se révéler comme notre pire ennemi au quotidien et certaines pensées deviennent véritablement des pensées parasites.
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MÉDITATION, SOPHROLOGIE, HYPNOSE : LE LIEN ENTRE TOUT ÇA ?
Le point commun de toutes ces différentes thérapies est d’enseigner justement des méthodes pour apprivoiser son mental.
Voilà la première chose à savoir pour tenter d’appréhender les multiples thérapies sous des vocables différents. Ce qui est très intéressant, c’est que selon les techniques, il y a des leçons à tirer et on voit finalement que tout est une affaire de changement de focalisation de l’attention.
En gros, au lieu de penser à x ou y choses, je vais « manipuler mon cerveau » pour que l’attention se focalise sur une chose fixe !
Dans la méditation de pleine conscience, on va focaliser pleinement notre attention sur le moment présent.
Par exemple, pour la personne timide qui se rend à un dîner au milieu d’autres invités, cela consistera pour elle à être pleinement présent aux expériences immédiates qu’il vivra au cours de la soirée : une conversation, une anecdote marrante que raconte un invité, une musique qui vibre, la saveur sucrée de la pomme, etc…
= être totalement connecté au moment présent et accueillir avec bienveillance ses sensations, ses émotions.
Dans l’hypnose, notre attention est mise « en état de veille » : c’est un état intermédiaire entre la veille et le sommeil, où l’activité cérébrale est ralentie et rythmée par les ondes cérébrales dites thêta. (voir sc
À l’aide de suggestions verbales, l’hypnotiseur va utiliser différentes techniques pour mettre le patient dans un état de conscience modifiée.
Par exemple : la focalisation visuelle (fixer un pendule, une spirale), la technique de la confusion où on emmêle les pensées de l’hypnotisé (« Concentrez-vous sur votre pied gauche et ressentez l’orteil droit de ce pied, pendant que votre pied droit… »), la technique de la saturation où l’hypnotiseur sature les principaux canaux sensoriels du patient (visuel, auditif, kinesthésique)…
Il n’y a absolument aucune magie : je suis sûr que cela vous est déjà arrivé un jour d’avoir un mal fou à supporter une douleur (aux dents, à une jambe) mais vous avez été tellement pris par vos occupations de la journée, les coups de téléphone (= sollicitations auditives), l’écran de chiffres qui défile sous vos yeux (= sollicitations visuelles), les ordres de votre patron (= suggestions), que vous ne vous êtes même plus rendus compte de votre douleur. On retrouve ici les mêmes mécanismes qu’en hypnose.
La sophrologie partage beaucoup de points de ressemblance avec les deux méthodes précédentes puisqu’elle s’en inspire directement. À l’opposé de l’hypnose, elle ne travaille pas sur l’inconscient. On insiste beaucoup ici sur l’importance de l’harmonie entre le corps et l’esprit : on se focalise sur ses sensations, sur le rythme de sa respiration.
Ses principaux outils : la respiration abdominale, une alternance de contraction et de détente musculaire, et la visualisation d’images et de situations positives.
Beaucoup de traditions spirituelles utilisent des mantras comme dans les pratiques du yoga issues du bouddhisme ou de l’hindouisme. Qu’est-ce qu’un mantra ? C’est un son, un mot ou une formule que l’on répète plusieurs fois à voix haute ou à voix basse.
Exemple : « Om mani padme hum » (= Hommage au joyau du lotus) est un des plus célèbres mantras du bouddhisme, appelé mantra de la compassion et que les bouddhistes répètent souvent 108 fois.
On retrouve encore ici l’idée de canaliser le mental et d’apaiser le flot de pensées automatiques par la simple récitation d’un mantra laquelle rappellera à beaucoup d’entre nous la méthode des autosuggestions positives.
Dans le chamanisme des peuples d’Amérique latine, on utilise un tambour et des plantes psychotropes pour induire un état de transe chez l’individu. Effectivement, le son monocorde et le rythme répétitif du tambour (« tam tam tam tam ») ont pour effet de ralentir l’activité cérébrale et d’engendrer une concentration plus élevée.
Les pratiques du chaman rappellent en plus certains procédés de l’hypnose (la fascination, la focalisation interne, les paroles) et l’effet de transe est doublement amplifié par le fait que cela se déroule sous forme de rituels collectifs (évidemment, notre attention ne réagit pas de la même façon face à un seul individu que face à 3 ou 4 individus autour de nous).
Nous le savons, la plupart du temps, ce sont les blessures de l’ego, de notre amour-propre, qui sont à l’origine de nos souffrances. L’ego, c’est « Moi, je… » C’est le désir de reconnaissance, le désir de faire bonne figure dans le regard des autres. L’ego est omniprésent et en fonction des événements extérieurs, il peut nous rendre soit heureux (une personne qui vous fait un compliment, une reconnaissance professionnelle) ou vous amener à la tristesse (vous discutez avec un ami qui raconte ses succès, qui est plus cultivé ou intelligent que vous, et ça vous complexe).
Un autre gros point commun à toutes ces différentes thérapies, c’est justement la volonté de mettre entre parenthèses l’ego. Il y a quelque chose de bien plus important que notre ego personnel. Beaucoup de traditions spirituelles apprennent à dissoudre l’ego et à accéder ainsi à un sentiment océanique, cette communion avec l’univers dont parle Freud dans Malaise dans la civilisation. Il s’agit d’un sentiment d’être en unité avec l’univers, avec quelque chose qui est « plus grand que soi ». Ainsi, l’homme se sentant isolé retrouve une place dans le monde, interconnecté dans une toile de vie.
Cette idée m’a toujours frappé personnellement, car on la retrouve dans quasiment toutes les traditions spirituelles : le chamanisme (= être connecté avec la Nature, le monde animal et végétal), les religions de manière générale (= union avec une entité divine), le bouddhisme avec l’état d’éveil du bodhi et l’utilisation des mandalas de l’univers, ou même le reiki avec le principe de connexion avec l’énergie universelle.
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HYPNOSE, MÉDITATION, REIKI… : QUELLE MEILLEURE THÉRAPIE ?
Ainsi, comme on le voit à travers tous ces exemples concrets, même si certaines thérapies paraissent empreintes de spiritualité, il n’existe pas de phénomène magique. Ce sont toujours les mêmes mécanismes rationnels qui gouvernent :
- la fixation de l’attention
- la focalisation interne (= naviguer à l’intérieur de soi)
- la stimulation visuelle, vocale ou instrumentale
- la connexion symbolique avec un ordre universel
À la lecture de cet article, on est tenté de se demander : « Est-ce qu’il y a une thérapie meilleure qu’une autre ? »
Sincèrement, je ne crois pas. Une même thérapie peut avoir un effet différent selon le profil de la personne.
J’ai l’impression que, et c’est une observation purement personnelle, que les personnes sensitives (plus portées sur leurs ressentis, leurs sensations corporelles) trouvent un meilleur bénéfice dans le yoga, la méditation, la sophrologie ; les personnes à l’esprit analytique et rationnel dans l’auto-hypnose ou la P.N.L ; les personnes sensibles et intuitives éprouvent un besoin supérieur de spiritualité et cherchent des réponses dans des thérapies plus traditionnelles ou spirituelles.
L’important, au final, que ce soit par effet placebo ou non d’ailleurs, c’est que ça marche, j’ai envie de dire. Que ça nous fait sincèrement « du bien », que ça nous rend déjà un peu plus heureux et en accord avec soi-même. On revient à cette idée centrale de bien se connaître afin de trouver la thérapie la mieux adaptée à sa personnalité, à ses valeurs, à ses besoins profonds.
Moi, par exemple, la méditation et la sophrologie ne me conviennent pas trop. Quand je suis envahi de pensées parasites, quand le moral décline, il y a une méthode naturelle qui marche bien sur moi : la créativité, écrire, faire de la musique, et dans ces moments-là, j’entre dans une forme de transe et j’oublie toutes mes pensées négatives.
Par contre, ça arrive parfois que j’ai un mal fou à me lancer pour faire une tâche, à écrire, parce qu’en même temps je pense trop : un truc que m’a dit un ami, un texto que je viens de lire, des idées qui fusent dans ma tête, etc… Assailli par tous ces flots de pensées incessantes, j’ai alors du mal à me mettre au boulot.
Dans ces cas-là, et c’est justement l’intérêt de trouver une méthode pour fixer son attention, je prends quelques minutes pour me faire une séance d’auto-hypnose et de reprogrammation mentale (exemples : trouver la bonne musique relaxante, les autosuggestions sur mesure, les ancrages adaptés avec la P.N.L, utiliser éventuellement un mandala). Le but, étant vraiment de se mettre dans les conditions optimales, et chacun aura sa méthode personnalisée.
Voilà, et vous ? Quelle thérapie, quelle méthode, vous aide à vous libérer de vos pensées intempestives de la journée ? À vous sentir beaucoup mieux de manière générale ?
Très bel article Sylvain ! :)
ça n’a pas dû être facile tellement certaines méthodes ont de très fortes similarités.
Je comprends mieux pourquoi tu me posais toutes ses questions sur mes pratiques de sophro, méditation, etc… :p
Pour la méditation, je rajouterais qu’elle me semble bien pour apprendre à se centrer pleinement dans le moment présent sur nos tâches quotidiennes, réussir à en faire un automatisme de vie. Mais à condition de pouvoir prendre aussi le temps de s’isoler pour pratiquer au quotidien, ce qui n’est pas forcément évident pour tout le monde, certaines personnes (comme moi :p ) peuvent vite se lasser de la répétitivité de la pratique.
L’auto-hypnose ou encore la visualisation créatrice quant à elles peuvent surtout aider à se préparer à l’avance à affronter des situations qui nous font peur, à oser agir pour réaliser ses rêves.
Donc les 2 méthodes, méditation et hypnose, se complètent bien au final. Mais c’est vrai que le fond global reste quasi le même : apprendre à se défocaliser du pilotage automatique pour être plus heureux, vivre pleinement sa vie, comme tu le dis si bien.
Au sujet de ce qu’on appelle la magie blanche, la sorcellerie, ou toutes autres pratiques spirituelles ou plus ou moins occultes comme le chamanisme que tu décris, tu as raison c’est tout à fait ça, le principe de base reste le même.
Avant de découvrir le dév perso, dans l’enfance et à l’adolescence je me rêvais de devenir sorcière, de posséder un plus, un pouvoir que les autres n’auraient pas. J’avais lu quelques livres sur le sujet, et je me suis finalement rendue compte que sur le fond dans toutes ces pratiques spirituelles, occultes, etc… il n’y a pas de magie au sens pur mais un mélange d’effets placebo/visualisation créatrice (si on y arrive à y croire à fond ça a de grandes chances de fonctionner) et de principes de dév perso dont le fond est complètement similaire aux pratiques que tu décris.
chouette! un nouvel article de Sylvain!
c’est très intéressant.
bon article !
Merci pour ce nouvel article :-)
Bonjour Sylvain,
Je me reconnais dans tes écrits, moi aussi je suis plus attirée par l’hypnose, certainement parce que j’ai réalisé que ça fonctionnait très bien sur moi. Je manquais de confiance pendant très longtemps et une personne m’a recommandé de faire de l’auto hypnose et j’ai pu apprendre à développe l’estime de moi même. Je me pose moins de questions et j’accepte plus facilement de faire des erreurs. L’autohypnose a tellement bien fonctionné sur moi que j’ai décidé de plaquer mes études de droit pour devenir hypnothérapeute et PNliste. Maintenant c’est à mon tour d’aider les personnes qui sont timides et dans le manque de confiance^^. Tout ça pour dire que l’autohypnose peut s’avérer être très efficace pour modifier les apprentissages qui bloquent. Je connais beaucoup moins la sophrologie et je pratique de temps en temps la méditation. En tout cas ton article est super intéressant et je te remercie pour toutes les informations que tu partages ! Au plaisir d’échanger avec toi.