Alors oui, la vie est injuste : nous ne sommes pas tous traités avec les mêmes égards aux yeux des gens. Face par exemple à un recruteur, à un public qui nous écoute…
Nicolas qui a un ou quelques uns de ces traits de caractère-là : « trop timide, trop réfléchi, trop sérieux, trop sensible, trop gentil, trop fragile ou trop mou… »
N’aura pas la même considération, la même force d’attention, que Guillaume qui possède au contraire quelques uns des traits de caractère suivants tels que : « affirmé, charismatique, sociable, dynamique, démonstratif… »
Dans leur rapport au monde, Nicolas et Guillaume ne vont pas déclencher les mêmes réactions chez les gens : c’est normal. Je ne trouve pas que ce soit tant un problème du moment qu’on s’accepte et qu’on arrive à compenser par d’autres qualités. En revanche, le souci, c’est quand on veut se faire respecter des autres au quotidien, nos traits de caractère peuvent nous desservir dans le sens où notre interlocuteur risque de moins bien nous considérer qu’une autre personne, de nous faire passer au second plan !
TRAITS DE CARACTÈRE ATYPIQUES : TROP RÉSERVÉ, SENSIBLE, SÉRIEUX…
Pourquoi cet article ? Tout d’abord, parce que j’ai dans mon entourage personnel, parmi les personnes que je coache aussi, des gens qui possèdent quelques uns des premiers traits de caractères cités et qui rencontrent des difficultés au quotidien pour obtenir la considération des autres. Alors cet article pourra servir déjà de premier déclic.
Voilà le genre de plaintes que j’entends parfois : « Elle a oublié de m’appeler. », « Oui, mais elle ne m’écoute pas. », « Il préfère voir ses autres amis. », « Ils invitent tout le monde sauf moi. », etc…
Les raisons sont dues éventuellement à la malchance, à un mauvais concours de circonstance, c’est évidemment possible, mais il faut bien garder à l’esprit que dans la plupart des cas, ça peut être aussi lié à un manque flagrant d’affirmation de soi. C’est sans doute même la cause numéro un !
L’autre raison à l’idée de cet article, c’est que moi-même, j’ai bien connu ces situations où l’on me considérait beaucoup moins par rapport à d’autres personnes, et mes traits de caractère dominants me desservaient quelque part : « gentil, sensible, réservé, sérieux, réfléchi… »
Alors aujourd’hui, à force de travail sur moi-même notamment sur l’affirmation de soi et sur mon assurance, je sais désormais me faire respecter sans problème. Et généralement, quand je veux quelque chose, je l’obtiens que la personne le veuille ou non. ;-)
Mais je vois parfois encore quelques injustices. Par exemple, étant enseignant dans une école privée, quand je dois animer un cours devant un groupe d’élèves de niveau collège, je sens que je dois faire dix fois plus d’efforts pour retenir l’attention et gagner le respect de mes élèves qu’un autre professeur. À compétences égales, voire même attitude égale, quand j’arrive dans une salle, je vois que la réaction immédiate des élèves, le regard et l’attention qu’ils me portent, n’est pas la même du tout qu’avec un autre professeur « plus charismatique », on va dire pour prendre ce terme !
J’ai compris également que mon physique me desservait : j’ai des origines asiatiques, un visage juvénile et je fais quasiment dix ans de moins pour mon âge… Je ne vais pas dire que je suis frêle, plutôt normal même, mais certainement un manque de charisme, de présence (comme beaucoup d’asiatiques). Et quand tu veux avoir de l’autorité face à des élèves difficiles, c’est clairement un problème.
Je connais deux amis qui vivent un peu les mêmes galères dans la sphère personnelle et professionnelle. Désolé de les citer car ils vont sans doute se reconnaître, mais un article avec exemples parlera plus à mes lecteurs et poussera chacun à réfléchir sur soi-même. ;-)
Je reprends donc : un ami qui a l’attitude un peu « molle » (une élocution lente, une propension à la gentillesse, une certaine indolence dans les manières) et une autre amie qui renvoie l’image de quelqu’un de très fragile (hypersensible, une voix toute douce, qui se braque facilement).
Alors quand je les entends parfois me dire : « Oui, mais un tel m’a oublié. », « Les autres ne m’écoutent pas, ne me considèrent pas. », etc…
J’ai juste envie de leur dire en toute bienveillance : « Oui, mais c’est de ta faute aussi. Tu ne t’affirmes pas assez ! Du coup, personne ne te considère. »
Car il faut bien avoir conscience que certains traits de notre caractère (trop sérieux, trop mou, trop fragile ou trop en repli sur soi…) peuvent à notre insu communiquer à autrui des signaux de non-disponibilité.
Genre : à une sortie, tu as rencontré une dizaine de nouveaux amis très sympathiques. Tu as envie de proposer aux gens de se revoir, de faire une nouvelle sortie. Face à ta proposition, tu as neuf personnes qui affichent un certain enthousiasme, dynamisme, sociabilité (en communication sociale = ça veut dire « ouverture, disponibilité ») et tu as une personne qui a des réactions un peu indécises, froides ou rigides (en communication sociale = ça veut dire « je me protège, fermeture »), à qui serez-vous plus tenté de proposer une invitation amicale en toute logique ?
S’ACCEPTER : les 4 leçons que j’en ai tirées
- Quand on a un ou plusieurs traits de caractère figés ou trop marqués comme : « très gentil, très sérieux, très sensible, très fragile ou très mou… » (j’appuie volontairement pour faire comprendre !)
On ne peut pas changer sa personnalité, on ne peut pas changer sa nature profonde.
Quand on se force à changer en son caractère contraire, les progrès sont rarement significatifs, le naturel reprendra souvent le dessus.
Les psychologues parlent plutôt de « réaménagements ou d’assouplissements » des traits de caractère.
Il s’agit de trouver le juste équilibre entre son caractère profond et l’attitude adaptée en société = c’est la meilleure chose à faire. - Il faut apprendre à accepter sa personnalité :
améliorer ce qui est possible de faire (ce qui dépend de nous = donc la confiance, l’affirmation de soi, la communication sociale) et accepter ce que l’on ne peut pas changer (ce qui ne dépend pas de nous = notre caractère profond, notre physique). - On peut compenser en développant d’autres qualités : l’humour, l’originalité, l’émotionnel, l’authenticité, l’intelligence, le sourire…
Et ces qualités peuvent servir de « marqueur fort » à votre personnalité et vous ferez bonne impression aux autres de cette manière. - En revanche, en société, quand il s’agira de s’imposer, de se faire respecter, d’obtenir quelque chose :
=> apprendre à s’affirmer restera toujours la meilleure solution.
On peut faire appel aux nombreuses techniques d’affirmation de soi : la méthode Gordon, exprimer ses ressentis, utiliser l’empathie, savoir se valoriser…
Pour les explications détaillées, je vous renvoie à l’excellent outil gratuit disponible sur le blog : 7 techniques pour mieux s’affirmer et gérer ses émotions.
=> Ne pas hésiter à dire « non », à insister, quitte à faire preuve de fermeté !
Bonjour,
C’est un bon article. Il est vrai que certains traits ou tendances de notre personnalité ne nous permettent pas toujours de nous mettre en valeur et d’obtenir l’attention qu’on voudrait des autres.
Pour ma part, je me suis longtemps sentie exclue. J’en connais les raisons qui ne dépendent pas que de moi. Et là j’ai compris que tant que j’aurai aussi peu confiance en moi, il sera difficile de faire des changement en conséquence de causes.
Dès que je me retrouve dans un groupe c’est dur. J’ai l’impression que je dois repartir sur les bases, ce n’est pas. L’acceptation est quelque chose de pas facile quand on voit effectivement que les autres intéressent plus ou reçoivent plus d’attention que soi. Je me suis justement posé cette question là. J’ai du mal à percevoir tous ce qui rentrent en compte. Ça va tellement vite quand on est en position de défense de soi. J’ai lu un article dans lequel il était mis en avant le fait de désapprendre certaines croyances ou habitudes. Mais cela reste ambiguë.
Par contre l’idée de compenser par d’autres qualités est très intéressante face à ces plus ou moins puissants mécanismes de protection.
En ce qui me concerne, je m’en veux d’avoir des attitudes de retrait ou de braquage mais en même temps si j’ai ces attitudes là ce n’est pas pour rien. Elles me protègent réellement vis-à-vis des difficultés que je rencontrent. Il faudrait travailler sur les moyens qui permettent aussi de diminuer le braquage ou le repli et appliquer des techniques en affirmation de soi et en communication sociale.
Merci pour cet article qui coïncide bien avec mes aspirations personnelles :).
Bonne journée
En.effet, je pense qu on.peut rester soi-même tout en apprenant à développer son leadership. Aucune qualité n est meilleure qu une autre, tout n est qu une question d affirmation de soi et de qui on est et surtout qui on a envie d être. Est ce qu’on est trop gentil ou trop ceci parce qu’on l est vraiment ou parce qu’on ne sait pas dire non ou parce qu’on fait ce que la société trouve acceptable et qu’on s y retrouve contraint et forcé ? Une.fois qu on arrive à prendre conscience que quoiqu’on fasse, il y aura toujours quelqu un pour vous critiquer, il est plus facile d etre qui on a vraiment envie d etre plutôt qu être aimé et rejeté pour les masques que l on portent et qui ne sont pas vraiment nous. Dans tous les cas, on sera rejeté et aimé au même degré.
Bel article, merci Sylvain !
Je suis moi aussi persuadée qu’il faut accepter sa personnalité, plutôt que de vouloir la changer à tout prix, et développer ses forces pour gagner en confiance et en affirmation de soi.
Un coach m’a un jour donné cet exemple : si un enfant a 4 en maths et qu’il travaille énormément, peut-être qu’il aura un jour 10 mais il aura dû faire beaucoup d’efforts et il sera passé de mauvais à juste moyen. Alors que s’il a 15 en français, il peut très bien devenir excellent et avoir 18. C’est assez parlant je trouve.
Merci pour tous vos commentaires, Perrine et Stéphanie.
Floralys : toujours un grand plaisir de te lire, j’ai un petit pincement au cœur à chaque fois que je découvre tes messages… Je suis sûr que tu aurais très bien pu écrire toi-même l’article. :)
Bonjour ,
Je me suis vraiment reconnue. Ce sentiment de se sentir rejetée , ou du moins isolée ,moins considérée, je l’ai toujours ressenti depuis mon enfance. Je le ressens encore, à 35 ans..et pas plus tard que ces derniers jours dans le domaine professionnel ( c’est récurrent au boulot ) . Les raisons,ce sont celles évoquées dans l’article c’est à dire des traits dominants comme la réserve, la timidité, la douceur. Je ne montre pas que j’ai envie de plus d’échanges , ou de mieux être intégrée, parce- que je ne sais pas le monter. Je n’ai pas besoin d’en faire des tonnes .Cela engendre une certaine souffrance car il y a un décalage entre l’envie que j’ai et ce que je montre aux autres (qui doivent penser que j’aime rester seule ou que je n’ai pas envie ) J’avoue que je ne sais pas comment gommer ce décalage. J’ai bien conscience qu’il faut développer d’autres qualités et c’est ce que j’ai essayé de faire à plusieurs reprises , mais ça ne change rien .Du coup je me braque , je me dis » à quoi bon » .Et quand je me braque je fais la tête ,ce qui fait que je suis encore mise sur la touche..c’est décourageant.
Quant à l’affirmation de soi , j’y parviens mieux qu’il y a 10 ans .Mais là ce sont mes collègues qui se braquent : on ne s’attend pas à ce que je m’affirme, du coup ils se vexent. Tandis que quelqu’un qui est de nature extravertie, qui à l’habitude de dire le fond de sa pensée pourra s’affirmer encore plus sans que cela ne pose problème ! Nous ne sommes pas égaux selon nos caractères, c’est injuste.
Merci beaucoup pour cet article.Je vais aller lire » les 7 techniques pour mieux s’affirmer et gérer ses émotions »
Cordialement
Céline